L'Art Déco

L'Art Déco à Saint-Quentin

 

Lors de la guerre 1914-1918, Saint-Quentin fut entièrement détruite, comme beaucoup d’autres villes situées le long de la ligne Hindenbourg.
Les habitants avaient dû évacuer les lieux laissés aux mains de l’ennemi. De retour dans leur ville, les Saint-Quentinois  n’eurent de cesse de bâtir de nouvelles maisons. Des coopératives furent créées.
En 1925, l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris donnera son nom au style nouveau: l’Art Déco.
Sous la direction d’architectes tels que Guindez, Esnault, Melendes, Charavel, naissent de nouvelles constructions aux formes géométriques épurées qui s’ornent d’élégants bow-windows largement vitrés laissant entrer la lumière à toute heure du jour.
Le ciment est utilisé sous la forme de béton armé, d’enduits en ciment, de décors en ciment moulés ou sculptés en bas-reliefs.
Fruits, fleurs  viennent égayer les façades peintes dans des tons pastel: jaune, bleu pâle et ocre. La rose est très fréquente en bouquet, en corbeille, en guirlande.
Les constructeurs font appel à la brique de teinte rouge ou ocre parfois recouverte de glaçures (briques émaillées de différentes couleurs).
Ils créent des effets en posant les briques en chevrons, en formant des damiers, en mélangeant les couleurs afin de former des dessins.
Les portes s’ornent de motifs variés en fer forgé, les intérieurs d’escaliers agrémentés de garde-corps stylisés. Appuis de fenêtres, marquises, luminaires mettent en valeur les maisons.
Les artisans décoratifs utilisent la mosaïque et la céramique pour embellir les façades.
Le vitrail fait son apparition dans les édifices publics, dans les demeures privées. Des panneaux de vitraux ornent les portes d’entrée ainsi que les fenêtres des maisons les plus élégantes.
C’est à cette époque qu’est construite à Saint-Quentin la grande arche d’une portée de 60 mètres, dominée par les grands phares qui l’ornent de part et d’autre ainsi que le passage supérieur d’une longueur de plus de 200 mètres.
Dans le centre ville, des grands magasins, semblables aux magasins parisiens: les Nouvelles Galeries, les Fabriques Françaises, la Maison Modèle, les Etablissements Séret Frères élèvent les étages de leurs galeries. Ils sont ornés de pilastres et de coupoles.
Les Saint-Quentinois, comme tous les gens du Nord qui avaient fortement souffert de la guerre voulaient croire en des jours meilleurs et embellir leur vie. Tout portait à la recherche du bien-être.
De nombreuses maisons gardent des traces de cette période à Saint-Quentin, Chauny, Cambrai …

 

 

 

 

 

Photos: © Jean Triboulloy et Michèle Wojciechowski